Arbres

Chaque saison a ses attraits. En hiver j'aime le spectacle des arbres nus, déshabillés de leurs feuillages. Fausse pudeur, je préfère les regarder à contre-jour : c'est là en vérité que je les devine le mieux. Les contours de leurs silhouettes sont plus éloquents que la matière de leurs écorces.

Dans les lueurs du jour finissant, je vois comment les personnages de la forêt se tiennent : à chaque corps son espace, sa posture, son attitude. C'est tout un monde de relations; les histoires s'y trament en une variété infinie de formes, de tempéraments, et d'intempéries aussi…